Madame Bovary
(…)
– Allons, se dit-il, commençons !
Il écrivit :
“Du courage, Emma ! du courage ! Je ne veux pas faire le malheur de votre existence…”
– Après tout, c’est vrai, pensa Rodolphe ; j’agis dans son intérêt ; je suis honnête. “Avez-vous mûrement pesé votre détermination ? Savez-vous l’abîme où je vous entraînais, pauvre ange ? Non, n’est-ce pas ? Vous alliez confiante et folle, croyant au bonheur, à l’avenir… Ah ! malheureux que nous sommes ! insensés !”
Rodolphe s’arrêta pour trouver ici quelque bonne excuse.
– Si je lui disais que toute ma fortune est perdue ?… Ah ! non, et d’ailleurs, cela n’empêcherait rien. Ce serait à recommencer plus tard. Est-ce qu’on peut faire entendre raison à des femmes pareilles !