#Bac2016

Dans 80 jours, le Bac – Le conseil de Platon

Vous demandez sans cesse l’avis des autres et êtes incapable de trancher ? Vous êtes toujours d’accord avec le dernier qui a parlé ? Vous vous perdez dans la diversité des points de vue parce que vous attendez que l’un d’eux vous délivre la réponse, la solution clef en main ? Mais faites-vous confiance ! proposerait simplement Platon. Car la vérité est en vous. Elle n’est pas à l’extérieur de vous-même, dans des connaissances dont d’autres disposeraient et pas vous. Souvenez-vous du Ménon, dans lequel Platon expose sa théorie de la réminiscence : il n’y a pas si longtemps, vous viviez aux côtés de cette vérité qu’aujourd’hui vous cherchez ; vous nagiez ensemble dans le grand bain des idées éternelles ! Interprétons ce mythe : il y a en vous, au fond de vous, beaucoup de choses dont vous n’avez même pas conscience. Mais attention : cela ne signifie pas que vous n’avez pas besoin des autres, ni du dialogue avec eux. Vous en avez besoin, mais d’une manière platonicienne : vous avez besoin du dialogue avec les autres pour pouvoir dialoguer avec vous-même, pour que les remarques des autres vous permettent d’accoucher de votre vérité. Vous n’avez pas besoin de dialoguer avec les autres parce qu’ils détiennent la vérité ou la réponse. Le conseil de Platon, ce serait d’abord de cesser de croire que l’autre détient la réponse, la vérité, sans pour autant cesser de se tourner vers lui. Dans la plupart des dialogues de Platon, Socrate ne délivre pas la vérité, il délivre ses interlocuteurs de leurs préjugés, les aide à entendre les contradictions de leur discours. Il ne délivre pas « quelque chose » : il délivre de quelque chose. Faites-vous confiance, dialoguez avec les autres et attendez ce moment où surgit l’évidence : celle qui indique que vous « reconnaissez » quelque chose. Cette évidence, bien sûr, ne vient pas tout de suite. Autrement, ce serait une simple opinion, et c’est ce que Platon combat : cette opinion première, qui est, comme il l’écrit dans le Philèbe, « du genre du cri ». Cette évidence vient après un certain temps, à la manière d’une récompense : alors, on ne peut pas ne pas la voir.

Dans 81, jours, le Bac – S’endormir sur ses lauriers

Le laurier était, en Grèce comme à Rome, une plante dont on tressait des couronnes, symboles de victoire. C’est ainsi que les généraux romains vainqueurs, ainsi que leurs soldats, étaient couronnés lors de la cérémonie du triomphe. En français, les lauriers sont toujours associés à l’idée de succès, y compris dans les examens puisque « lauréat » (en latin : laureatus) signifie couronné de lauriers. Le sens de l’expression en français signifie : abandonner par négligence et paresse une chose bien commencée ou se contenter d’un premier succès.

Dans 82 jours, le Bac – Faites-vous confiance

D’abord, ne jamais se lamenter ! Mettez en place une démarche de changement ; et pour commencer, il vous faut dépasser une série d’évidences erronées :
– croire que si « les révisions ne donnent rien, n’avancent pas », « c’est votre faute », « je ne suis pas bon », « pas à la hauteur ». Ces difficultés sont votre point de départ ; qu’est-ce que vous pouvez entreprendre pour les dépasser ?
– croire qu’on ne peut rien faire : « je suis coincé », « c’est trop compliqué », « je n’ai pas les moyens ». Qu’est-ce que je peux introduire comme « plus » à mon niveau avec mes possibilités ?
– croire que le problème est résolu parce qu’on va voir un spécialiste de la confiance ou qu’on s’inscrit dans une formation ad hoc. Ce peut être un palliatif. Mais attention aux solutions « bonne conscience ». Ici aussi, tout dépend de vous. Si vous ne travaillez pas sur vous, rien ne se passera. L’autre ne peut être qu’une ressource, qu’un « plus ».

Quand rien ne marche ou que vous vous sentez revenir en arrière : ne perdez pas vos moyens ! Ne dites pas : « Je suis nul ». Dites plutôt : « J’ai fait un faux pas » et demandez-vous pourquoi. Tirez de cette non-réussite un avantage en travaillant sur vos supposées erreurs. Et pour commencer, pensez : « Ma personne n’est pas en cause, je ne suis pas encore au point. Je vais apprendre de mes erreurs». Chacun de nous possède des ressources et des capacités. Prenez conscience des vôtres. Faites la liste de ce que vous savez faire et concentrez-vous sur vos succès et vos réussites quel qu’en soit le domaine.

Dans 83 jours, le Bac – Ce qui vous attend

Pas question de foncer directement dans les révisions comme on pourrait le penser habituellement. Tout commence par une « prise en main » du concours ou de l’examen : en quoi consiste cet examen ? Qu’est-ce qu’on attend de moi pour que je réussisse ?
Il importe en particulier de bien connaître la nature précise des épreuves : combien d’épreuves écrites ? Comment se déroulent-elles ? Y a-t-il des épreuves orales ?

Chaque examen, chaque concours a ses propres pratiques. Pour le baccalauréat général, un site du ministère de l’Éducation nationale vous fournira tous les renseignements (EDUSCOL). Attention ! Sachez que chaque année il y a des épreuves anticipées et des mesures transitoires. Il vaut mieux les identifier pour ne pas avoir de surprises. Il est important également de savoir quel matériel est nécessaire, demandé ou accepté, par exemple pour les calculatrices.

Bien sûr, il est essentiel de connaître les épreuves des années précédentes. Vous trouverez dans le commerce des annales et des sites particulièrement bien faits, certains gratuits, d’autres payants mais l’investissement en vaut la peine. N’hésitons pas à le répéter, chaque épreuve de concours ou d’examen est différente. L’étape suivante consiste à s’assurer que vous comprenez exactement l’intitulé des épreuves, c’est à dire ce qu’on attend de vous. Par exemple, avez-vous pris en compte les différences entre une épreuve d’éco et une épreuve d’histoire, une dissertation de français et celle de philosophie ?

Dans 84 jours, le Bac – Prendre plaisir à réviser

Comme pour tout désir, tout part de l’intérieur de chaque personne. L’enseignant ne peut rien à la place de l’élève. Celui qui révise est « auteur » de son propre parcours. Il peut accepter des pratiques scolaires très rébarbatives :
– quand il est passionné par un sujet ;
– parce qu’il a une visée : réussir une chose à laquelle il croit ou qui va lui apporter un « plus ;
– parce que la situation présente une signification particulière pour lui.

Intéressé, passionné, c’est selon, il peut travailler par lui-même, s’investir, donner de sa personne. Regardez par exemple quelqu’un faire du skate ou du roller. Il tombe, se fait mal, recommence des milliers de fois la même tâche. Celle-ci n’est plus perçue comme un exercice simplificateur ou rébarbatif ; et elle fait sens d’entrée. Une activité, pour être vraiment « désirable » et que vous vous investissiez à fond, doit répondre :
– soit à un besoin ; les besoins de base : manger, se protéger étant habituellement assouvis, il vous faut aller chercher en vous ce qui peut vous faire bouger : exister, posséder, gagner de l’argent, jouir, pouvoir, être reconnu, etc.
– soit à ce que nous nommons un projet d’être (« être le premier » ou « parmi les premiers », « être un gagnant », etc.) ou à un projet de faire (« réussir ce concours pour… », « avoir une revanche sociale », « répondre à une attente familiale », etc.).
Dans les deux cas, essayez de trouver ce qui peut vous « pousser » à réviser. Les sources du désir d’apprendre sont multiples : besoin, estime, autonomie, sens, plaisir, joie… Ces sources sont spécifiques à chaque personne. Recherchez donc les vôtres.

Dans 85 jours, le Bac – La panne de motivation

La remotivation, c’est du travail sur mesure. Chacun se remotive comme il le peut. Il s’agit de trouver sa méthode. Voici quelques pistes à explorer :

Trouver la carotte qui vous fera avancer : les prochaines vacances, un projet de voyage, un week-end sympathique, une fête… L’idée, c’est de se dire : je travaille à fond maintenant pour pouvoir profiter demain pleinement de ces moments.

Se forcer à aller avec des gens qui vous tirent vers le haut (pas forcément bons en classe, mais qui savent s’organiser pour travailler et entraîner les autres). S’ils n’existent pas dans votre entourage, trouvez un camarade dans la même galère et travaillez ensemble. C’est aussi motivant de sentir qu’on fait des progrès en commun.

Faire appel à un adulte qui pourra vous épauler : quelqu’un capable d’avoir du recul sur votre situation et surtout qui a les compétences pour vous coacher sur le long terme. Un coach scolaire, un étudiant, un prof à la retraite, un copain de ton grand frère, etc.

En parler à des adultes au lycée, notamment la conseillère d’orientation ou la CPE dont c’est le rôle. Les profs peuvent être de bons conseils. On est tous dans le même bateau : si vous avez l’occasion de discuter, d’échanger avec des adultes, ça vous rassurera de constater qu’un grand nombre d’entre eux ont connu des problèmes de démotivation.

Faire le grand ménage: repensez l’aménagement de votre chambre, débarrassez-vous de vos vêtements inutiles, triez vos cours, vendez les livres dont vous n’avez plus besoin… Le grand ménage ne se fait pas qu’au printemps ! Rien de tel pour repartir du bon pied avec une motivation toute neuve.

Dans 86 jours, le Bac – Testez votre motivation

Voici quelques questions sur votre niveau de motivation à réviser. Sélectionnez les réponses qui vous correspondent.

Réussir ce concours ou cet examen : 1. Vous tient vraiment à cœur. 2. Est important pour vous. 3. Vous semble moyen.

Quand vous pensez à vos révisions, vous vous sentez : 1. Débordant malgré tout d’énergie.
2. Angoissé, anxieux. 3. Complètement abattu.

Quand vous envisagez de réviser, vous vous sentez : 1. Un super héros. 2. Normal.
3. Plutôt dilettante.

Sur une échelle allant de 0 à 10, à combien évaluez-vous votre envie de réviser : 1. Plus de 8.
2. Entre 6 et 8. 3. Entre 0 et 5.

Pour vous, si vous révisez plus, cela vous donnera : 1. 99 % de chances de réussir. 2. 75 % de chances de réussir. 3. Peu de chances de réussir.

L’image qu’évoquent au mieux pour vous les révisions, ce serait plutôt : 1. Un parcours du combattant, type Koh-Lanta. 2. La traversée du désert. 3. Une plage au soleil.

Sur une journée de vingt-quatre heures, vous pensez pouvoir réviser : 1. Dix heures. 2. Deux heures. 3. Trente minutes.

Vous ne réussissez pas la première année : 1. Vous persévérez, même si cela vous oblige à « repiquer » pour un an, vous devez y arriver. 2. Vous réfléchissez à la manière d’obtenir autrement le résultat recherché. 3. Vous laissez tomber. D’autres buts vous semblent plus accessibles.

Si vous n’avez que des 1, commencez vos révisions sans tarder, la motivation est là. Profitez-en ! Si vous n’avez que des 3, la route va être bien longue. Il faut d’urgence tenter de changer d’attitude car vous risquez de perdre votre temps. Si vous avez surtout des 2, il vous faut, avant de commencer les révisions, travailler votre motivation. Recherchez en vous ce qui pourrait vous donner le désir de réviser pour réussir.

Dans 87 jours, le Bac – La philo ça se travaille

De la philo au bac ? C’est même pire, la philo est une matière imposée dans toutes filières ! Quelques exemples de sujets : « Que gagne-t-on en travaillant ? », « Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? », « Travailler, est-ce seulement être utile ? ». La philo fait fonctionner nos neurones. Réfléchir à des thèmes comme le bien ou le mal, ça peut pas faire de mal, mais que du bien. S’interroger sur le sens de la vie c’est finalement ce qu’on fait un peu tous les jours sans s’en rendre compte. La philo va donner un cadre à cette réflexion et permettre d’aller plus loin : donner des références, des auteurs, des citations, une structure (la fameuse thèse, antithèse, synthèse) qui vont guider la pensée sans l’entraver.

Il ne faut pas croire qu’on puisse arriver le jour J à l’épreuve les mains dans les poches, sans avoir ouvert un manuel ou s’être entraîné. Il faut connaître quelques auteurs, et suffisamment de citations pour pouvoir être capable de composer sur n’importe quel sujet ! Si tout le monde peut être philosophe à ses heures (on a tous refait le monde des nuits durant, et c’était bien…), l’épreuve du bac, elle, nécessite des efforts comme n’importe quelle autre matière. Si on s’en remet à ses seules réflexions personnelles pour assurer le coup, la copie risque d’être pauvre… Pardon, mais c’est le reproche que font chaque année les profs qui corrigent ce type de devoirs ! C’est ainsi, la philo n’est pas une matière à traiter à la légère.

Dans 88 jours, le Bac – Remettre aux calendes grecques

L’expression a été inventée, selon Suétone, par l’empereur Auguste, pour qualifier les mauvais débiteurs qui promettent de rembourser leurs dettes aux calendes grecques. Elle contient en effet une contradiction : le mot calendes (calendae) désigne le premier jour de chaque mois dans le calendrier romain, mais il n’existe pas, sous ce nom, dans les calendriers grecs. Il n’y a donc pas de « calendes grecques ». On utilise souvent cette expression pour signifier remettre à une date indéterminée ou très lointaine. Mais en fait, reporter quelque chose aux calendes grecques signifie la reporter au jour où « les poules auront des dents »…Mais ceci est une autre histoire.

Dans 89 jours, le Bac – La lecture rapide, ou comment gagner du temps

Pour y parvenir, on évite la vocalisation, en d’autres termes, on ne prononce plus mentalement les mots qu’on lit, encore moins les syllabes. On appréhende directement le sens d’un groupe de mots. Pour vous entraîner, prenez un quotidien et essayez de visualiser d’un seul regard l’ensemble des mots d’une ligne, d’une colonne… Mettez vos yeux à une distance optimale du texte pour englober des groupes de mots d’un seul coup. La mesure du nombre de lettres perçues simultanément est nommée l’empan. Regardez rapidement le texte sans bouger les yeux (une seconde), fermez les yeux et récitez-vous ce que vous avez retenu. On cherche progressivement à l’agrandir ; un lecteur lent fixe cinq à dix lettres par point de fixation, un « lecteur rapide » en fixe plus d’une vingtaine. La rapidité et la précision des mouvements de l’œil sont essentielles.

Pour affiner cette stratégie de lecture, on repère les éléments structurant un texte, en lisant l’introduction, la conclusion, la table des matières, éventuellement les encadrés et les légendes des illustrations. D’entrée, on se demande quel est le message de l’auteur et sa façon de le présenter. La recherche de mots signaux dans une page et la sélection des parties essentielles permettent au lecteur de démultiplier sa vitesse de lecture.