#Progresser

Leçon 26 : Tout est relatif !

Chacun dans l’entreprise a ses valeurs, ses objectifs, ses ambitions, ses motivations, son réseau d’amis, son caractère, sa personnalité et son expérience. Tous différents, nous avons à travailler avec des individus de toutes sortes : c’est là, reconnaissons-le, un exercice difficile de coopération. Régulièrement, nous sommes déstabilisés par la réaction ou la décision d’une autre personne. Dans notre propre référentiel, cette décision semble inadéquate voire stupide, injuste ou sévère.

Leçon 27 : Sachez louvoyer de temps en temps (utilisez votre GPS)

La cour était un lieu féroce où des clans rivaux se livraient une bataille acharnée pour le pouvoir. Aujourd’hui, la situation est moins exacerbée, mais le risque reste le même : un jour où l’autre, on vous demande de choisir votre camp. Pour un salarié normalement ambitieux, content de son travail et de ses collègues, la question est très embarrassante. Pourquoi choisir ? Ou pourquoi prendre le risque de se trouver du côté des perdants ou des futurs perdants ?

J’assistai un jour à une réunion où deux « écoles de pensée », sous la houlette de leur chef respectif, discutaient assez virilement du budget de l’année suivante. Un jeune chef de service voulant concilier ces deux équipes concurrentes, cru bon s’improviser médiateur. Hélas ! C’était se mettre entre le marteau et l’enclume. Les deux barons fusillèrent en moins de deux secondes la prétention de l’étourdi (ainsi probablement que sa progression salariale des trois prochaines années). Mieux averti, le malheureux juvénile arbitre aurait su que la joute à laquelle il venait d’assister faisait partie d’un jeu rituel entre les deux barons. Il aurait mieux valu pour lui s’abstenir et avoir un petit peu plus d’intelligence politique, véritable GPS de celui qui veut faire son chemin dans l’entreprise.

Leçon 28 : Acceptez la critique

S’il est bien une loi non écrite, que nos entreprises suivent sans exception, c’est celle qui stipule que toute décision entraîne son cortège de critiques. Et ni vous ni personne ne pourrez rien y changer. Vous avez beau être intelligent, pédagogue, démagogue, séduisant, convaincant, pertinent, il existera toujours une minorité de personnes pour critiquer la décision que vous venez de prendre. C’est un fait, une étonnante constante du monde professionnel, aussi universelle que la loi de la Gravitation : Dans l’univers des Schtroumpfs du dessinateur belge Peyo, cet invariant est personnalisé par le schtroumpf grognon qui répète inlassablement à chaque proposition « moi j’aime pas…. ». Pour le lecteur épris de littérature, sachez que le sujet est sérieux. Le sémiologue italien Umberto Eco a illustré les facultés de l’esprit humain en interprétation des données au travers du langage schtroumpf !

Cette propriété universelle dans le temps l’est aussi dans l’espace, puisque l’écrivain Japonais Mishima, dans son analyse du Hagakuré (Livre référence expliquant « La voie du samouraï », datant du Japon du XVIIIe siècle), écrit : « Avant de passer à la critique, on doit d’abord s’assurer que la personne visée l’acceptera, (…). Et puis, il faut agir avec tact, réfléchir à la façon la plus appropriée de dire les choses ainsi qu’au moment le plus favorable. »

Leçon 29 : Identifiez les personnes clefs

À la cour du Roi toute une faune diversifiée allait et venait : des petits maîtres aux princes de sang. Pour faire avancer un projet, pour bénéficier d’un service, le courtisan devait voir clair dans cette jungle féroce, identifier les personnes clefs et écarter les inutiles ou les nuisibles. Avec clairvoyance et patience, il réussissait alors à se forger un « carnet d’adresses » et accédait progressivement à tous les cercles concentriques du pouvoir pour aboutir enfin à promouvoir son projet. Mais pour ce faire, une connaissance très approfondie de la faune de la cour était nécessaire.

Leçon 30 : Respectez les autres

Le respect des hommes est une qualité partagée par bon nombre de dirigeants. A contrario, les petits chefs, arrogants et irrespectueux, plafonnent souvent dans la hiérarchie. Pourquoi ? Ce défaut de considération à l’égard de ses propres équipiers trahit une défiance ou une méconnaissance de leur potentiel. Or, comment fédérer et faire grandir les équipes si le manager ne croit pas en eux ?

Leçon 31 : Évitez les approches agressives

Personne ne nie le fait que certaines situations sont désagréables et que certains comportements mériteraient bien plus que des reproches politiquement corrects. Dans ces cas là, dissociez le fond de la forme : des remarques désagréables n’ont pas forcément besoin d’être aboyées pour être comprises. Au contraire, un ton froid et posé a souvent plus de poids qu’une approche agressive. En particulier si elles sont trop fréquentes, les colères ne sont plus vraiment prises au sérieux.
Vous n’êtes pas convaincu ? Vous pensez que montrer ses dents est une stratégie gagnante de mâle dominant ? Posez-vous les questions suivantes :
– Une approche agressive permet-elle de régler plus efficacement et plus durablement les problèmes ?
– Est-ce que travailler avec quelqu’un d’agressif améliore la motivation ?
Une personne agressive est-elle respectée pour ses idées ? Favorise-t-elle l’émergence d’idées nouvelles, la coopération et le bien-être d’une équipe ?

Leçon 32 : Faites de vos ennemis des alliés

Dans le monde professionnel comme dans la sphère privée, il est inévitable de rencontrer des gens peu sympathiques avec qui nous n’avons pas d’affinités particulières.
Mais si chez nous, nous pouvons décider qui fréquenter, cela n’est pas aussi simple au travail. Malheureusement, un jour ou l’autre, nous sommes tous amenés à travailler avec une personne antipathique, qui n’a pas les mêmes aspirations que nous, ni les mêmes principes. Dès lors, la situation peut vite déraper et devenir conflictuelle.
Il convient de bien analyser la situation : si vous avez à faire à un courtisan, ce type d’arriviste prêt à dénoncer ses collègues pour quelques pesos, il ne sert à rien de lutter. Il est certainement plus fort que vous dans l’art de la manipulation et vous en faire un ennemi ne conduirait qu’à vous rendre plus malheureux et plus stressé.

Leçon 33 : Soyez flexible !

Dans la célèbre fable « le chêne et le roseau », La Fontaine raconte les moqueries que subit un frêle roseau. Un majestueux chêne le taquine sur sa fragilité face aux éléments et lui propose sa protection à l’abri de son épais feuillage. Mais voilà que survint la tempête, le roseau plie, oscille mais ne rompt pas. Et quand le vent redouble d’intensité, le chêne, pourtant si fort, est déraciné. Il existe beaucoup de « chênes » dans les entreprises : inflexibles, droits dans leurs positions et sûrs de pouvoir affronter sans risque les tempêtes.
Mais est-ce vraiment la bonne stratégie face à un contexte de plus en plus mouvant ?
Jusqu’à quel niveau de stress et de pression cette attitude est-elle efficace ? Faut-il attendre vraiment la tempête qui brisera plusieurs personnes-chênes avant qu’elles n’aient résolu d’assouplir un peu leur position ?
La flexibilité du roseau est un réel atout qui lui permet d’éviter les obstacles de front. Beaucoup de salariés devraient s’en inspirer avant de craquer ou de jeter l’éponge.

Leçon 34 : Connais-toi !

La lecture des précédents épisodes montre que la vie à la Cour n’est pas de tout repos. Il faut être vigilant, lucide, prêt à accepter des coups, avaler des couleuvres, travailler avec des collègues dont on ne partage pas les valeurs, tout en restant motivé, professionnel et participer activement au développement de l’entreprise. En gros, c’est revêtir le costume de Superman pour aller travailler. Ce n’est pas si simple et demande une certaine dose de persévérance.
Aussi, la première question à se poser porte sur ses réelles motivations à évoluer dans ce monde là.
– Suis-je fait pour travailler dans ce milieu qui ne m’apporte aucune satisfaction et me soumet à un stress permanent ?
– Suis-je prêt à endurer ces épreuves sans nuire à ma vie familiale ni me détruire la santé ?
– Suis-je, malgré toutes ces difficultés, suffisamment motivé et ambitieux pour jouer dans cette cour là ?

Leçon 35 : Communiquez

La communication est l’outil indispensable à la survie en entreprise. L’absence de communication, volontaire ou pas, sera très rapidement interprétée comme une volonté de cacher ou de retenir l’information. L’accusé sera placé dans la catégorie des « joueurs individuels, personnels », ce qui ne l’aidera pas à trouver des appuis pour ses projets.
Tout en veillant bien à préserver les données confidentielles, communiquez le plus possible et soyez transparent sur vos actions, vos projets, votre stratégie. Ne donnez pas aux renards à l’embuscade l’opportunité de dénoncer vos prétendues secrètes manœuvres ! Votre plan d’action est clair, partagé et connu de tous : pourquoi faire des cachotteries ?
Avec les technologies de communication modernes, l’heure n’est plus à la rétention d’information. Vous avez bien plus à gagner à partager et à travailler en collaboratif.