Personne ne nie le fait que certaines situations sont désagréables et que certains comportements mériteraient bien plus que des reproches politiquement corrects. Dans ces cas là, dissociez le fond de la forme : des remarques désagréables n’ont pas forcément besoin d’être aboyées pour être comprises. Au contraire, un ton froid et posé a souvent plus de poids qu’une approche agressive. En particulier si elles sont trop fréquentes, les colères ne sont plus vraiment prises au sérieux.
Vous n’êtes pas convaincu ? Vous pensez que montrer ses dents est une stratégie gagnante de mâle dominant ? Posez-vous les questions suivantes :
– Une approche agressive permet-elle de régler plus efficacement et plus durablement les problèmes ?
– Est-ce que travailler avec quelqu’un d’agressif améliore la motivation ?
Une personne agressive est-elle respectée pour ses idées ? Favorise-t-elle l’émergence d’idées nouvelles, la coopération et le bien-être d’une équipe ?
#Survivre
Leçon 32 : Faites de vos ennemis des alliés
Dans le monde professionnel comme dans la sphère privée, il est inévitable de rencontrer des gens peu sympathiques avec qui nous n’avons pas d’affinités particulières.
Mais si chez nous, nous pouvons décider qui fréquenter, cela n’est pas aussi simple au travail. Malheureusement, un jour ou l’autre, nous sommes tous amenés à travailler avec une personne antipathique, qui n’a pas les mêmes aspirations que nous, ni les mêmes principes. Dès lors, la situation peut vite déraper et devenir conflictuelle.
Il convient de bien analyser la situation : si vous avez à faire à un courtisan, ce type d’arriviste prêt à dénoncer ses collègues pour quelques pesos, il ne sert à rien de lutter. Il est certainement plus fort que vous dans l’art de la manipulation et vous en faire un ennemi ne conduirait qu’à vous rendre plus malheureux et plus stressé.
Leçon 33 : Soyez flexible !
Dans la célèbre fable « le chêne et le roseau », La Fontaine raconte les moqueries que subit un frêle roseau. Un majestueux chêne le taquine sur sa fragilité face aux éléments et lui propose sa protection à l’abri de son épais feuillage. Mais voilà que survint la tempête, le roseau plie, oscille mais ne rompt pas. Et quand le vent redouble d’intensité, le chêne, pourtant si fort, est déraciné. Il existe beaucoup de « chênes » dans les entreprises : inflexibles, droits dans leurs positions et sûrs de pouvoir affronter sans risque les tempêtes.
Mais est-ce vraiment la bonne stratégie face à un contexte de plus en plus mouvant ?
Jusqu’à quel niveau de stress et de pression cette attitude est-elle efficace ? Faut-il attendre vraiment la tempête qui brisera plusieurs personnes-chênes avant qu’elles n’aient résolu d’assouplir un peu leur position ?
La flexibilité du roseau est un réel atout qui lui permet d’éviter les obstacles de front. Beaucoup de salariés devraient s’en inspirer avant de craquer ou de jeter l’éponge.
Leçon 34 : Connais-toi !
La lecture des précédents épisodes montre que la vie à la Cour n’est pas de tout repos. Il faut être vigilant, lucide, prêt à accepter des coups, avaler des couleuvres, travailler avec des collègues dont on ne partage pas les valeurs, tout en restant motivé, professionnel et participer activement au développement de l’entreprise. En gros, c’est revêtir le costume de Superman pour aller travailler. Ce n’est pas si simple et demande une certaine dose de persévérance.
Aussi, la première question à se poser porte sur ses réelles motivations à évoluer dans ce monde là.
– Suis-je fait pour travailler dans ce milieu qui ne m’apporte aucune satisfaction et me soumet à un stress permanent ?
– Suis-je prêt à endurer ces épreuves sans nuire à ma vie familiale ni me détruire la santé ?
– Suis-je, malgré toutes ces difficultés, suffisamment motivé et ambitieux pour jouer dans cette cour là ?
Leçon 35 : Communiquez
La communication est l’outil indispensable à la survie en entreprise. L’absence de communication, volontaire ou pas, sera très rapidement interprétée comme une volonté de cacher ou de retenir l’information. L’accusé sera placé dans la catégorie des « joueurs individuels, personnels », ce qui ne l’aidera pas à trouver des appuis pour ses projets.
Tout en veillant bien à préserver les données confidentielles, communiquez le plus possible et soyez transparent sur vos actions, vos projets, votre stratégie. Ne donnez pas aux renards à l’embuscade l’opportunité de dénoncer vos prétendues secrètes manœuvres ! Votre plan d’action est clair, partagé et connu de tous : pourquoi faire des cachotteries ?
Avec les technologies de communication modernes, l’heure n’est plus à la rétention d’information. Vous avez bien plus à gagner à partager et à travailler en collaboratif.
Leçon 36 : Entraidez vous !
Beaucoup de choses font la réputation d’une personne au travail. Mais généralement, la capacité d’entraide est une qualité reconnue et appréciée de tous. Rendre un service « gratuitement » à un collègue du département voisin, même s’il ne travaille pas directement sur le même projet que vous, est une bonne pratique, malheureusement insuffisamment répandue. Il y a le cas des vrais courtisans opportunistes, tel que je les ai décrits dans l’épisode 17 « L’art de se servir des gens » : ceux-ci ne vous aideront jamais sans espoir de contrepartie immédiate. N’attendez rien d’eux.
Il y a les personnes de bonne volonté mais débordées : elles n’ont jamais le temps, y compris pour leur propre mission. N’espérez pas trop. Et puis il y a ceux qui restent concentrés sur leur propre mission afin de maximiser leur augmentation de salaire : ils sont en effet jugés sur l’atteinte d’objectifs personnels. S’ils passent trop de temps sur un autre sujet, ils ne feront pas suffisamment avancer leurs affaires. Cette technique de management par objectif peut être, dans certain cas, un frein à l’entraide. Une sorte d’optimum local (garantir l’atteinte de résultats bien ciblés) mais qui diminue le rendement global de l’entreprise.